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Qu’est-ce que l’âme de la ville ?
La problématique du sujet offre en effet un nombre considérable de possibilités de réflexion, il est donc essentiel de s’orienter vers une idée précise. Il est à l’évidence impossible de définir l’âme de la ville, tant ses composantes sont diverses. C’est pourtant cette complexité qui en fait le caractère.
Ma réponse n’est pas à percevoir comme une définition exhaustive, mais la formulation de l’étude de certaines notions qui m'apparaisses évocatrices de l’âme de la ville.
Afin d’illustrer l’âme de la ville, je me suis penchés sur son aspect plastique. En terme de matérialité, et comme expression de la modernité, il en est ressorti que le béton offrait une identité évocatrice pour tous. Ce n’est encore une fois pas une stigmatisation ou une généralisation hasardeuses mais bien une approche volontaire. Il est essentiel de préciser que l’âme de la ville se définit par une complexité inquantifiable, résultant d’une forme «d’alchimie» humaine, culturelle. L’objectif n’est pas de négliger l’humanité, la poésie qui se dégage de l’urbanité mais d’offrir un point de vue plus généralisé qui permet la représentation par des modules, et donc une lecture volumétrique. Ce travail a été réalisé en lien avec des expérimentations effectuées pour un cours de manipulations plastiques à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Montpellier, dans le cadre duquel l’objet était de travailler avec un matériau défini, dans mon cas le béton.
Afin d’offrir des points de vues diversifiés, mon étude plastique porte sur 5 métropoles. Ainsi la réponse proposée est incarnée par 5 modules en béton représentant New York, Istanbul, Londres, Johannesburg et Hong Kong. Ces scultpures, semblant au premier abord représenter ce que l’on pourrait appeler la «skyline» des villes en question, visent à illustrer la complexité des composantes de la ville contemporaine. L’élaboration de la réponse, passant par la création des volumes illustrés à travers plusieurs étapes.

Dans un premier temps, à l’issue de recherches, j'ai obtenu des données illustrant de façon globalisée les paramètres entrant en jeu dans la caractérisation de la ville. Ces paramètres, obtenus sur le site de la London School of Economics and Political Science (LSE), sont nombreux : on y retrouve notamment la densité de population, la surface de l’agglomération, les prévisions de croissance de la population, le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant, les inégalités de revenus, la jeunesse, l’espérance de vie, les meurtres, le pourcentage de trajets en transports en commun ou en vélo et à pied, les émissions de CO2 par habitant, ou encore le nombre de votants.

Autant de variables qui peuvent participer à définir l’identité de la ville et qui se retrouvent dans notre réponse qui se veut être une réinterprétation volumétrique, simultanément sensible et quantitative. Les objets fabriqués ont pour but de permettre la comparaison des villes sur la globalité des termes pris en compte. Ainsi, l’objet n’est pas de quantifier précisément à partir d’une unité lisible, étant donné que la densité ambiante utilisée est une accumulation des nombreux facteurs énoncés, mais bien de permettre, à partir d’une trame commune, d’éprouver la diversité qui existe entre les espaces urbains de différentes régions du monde à travers la lecture de la densité ambiante et sa proportionnalité.
A partir de ces données, rassemblées et cartographiées, reportées sur un logiciel de modélisation 3D (SketchUp), les différentes hauteurs sont tirées afin d’obtenir un aperçu du module qui sera conçu. Dans l’idée d’obtenir des éléments avec un socle carré de côté 40cm, nous avons choisi d’utiliser une trame qui est un cube de 2cm de côté, les données sont donc arrondies de façon à respecter cette unité.
A partir de la maquette numérique de la forme finale de chaque ville, un négatif est réalisé afin d’obtenir une modélisation du moule qui sera mis en place. L’étape suivante consiste à subdiviser cet ensemble en strates de 2cm, exportées en fichiers vectorisés afin d’imprimer le motif de chaque plaque.

Une fois les trames des 105 strates totales imprimées, elles sont découpées au fil chaud dans 20 plaques de polystyrène extrudé de 125x60cm, le matériau ayant été choisi à la fois pour sa facilité de découpe et sa résistance.
Les strates sont ensuite superposées et vissées de façon à générer le moule de chaques villes.

Les moules sont ensuite remplis de béton, l’ensemble des modules ayant, à titre indicatif, nécessité environ 80 kg de ciment.
Après séchage pendant une semaine, le décoffrage se fait en dévissant les moules plaque par plaque.

Ils ont ensuite été disposés avec des parpaings afin de former une installation générant un dialogue entre les modules et mettant en valeur l’objectif de comparaison et de révélation des contrastes de la ville, incarnée dans cette interprétation par le béton.
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Étude plastique portant sur 5 grandes métropoles du monde. Le tout essentiellement conçu en béton. Il s'agit ici de traduire la densité urbaine p Read More

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